setembro 20, 2004

L'ambassadeur britannique à Rome critique la politique étrangère de George Bush

Lors d'un séminaire diplomatique, il a affirmé que le président américain est le "meilleur sergent recruteur d'Al-Qaida".

LE MONDE

L'ambassadeur du Royaume-Uni en Italie, Sir Ivor Roberts, a accusé le président américain, George W. Bush, d'être "le meilleur sergent recruteur d'Al-Qaida" et ses propos, rapportés par la presse, lundi 20 septembre, ont déclenché une polémique dans la péninsule.

Malgré les réactions indignées de la presse, l'ambassade du Royaume-Uni s'est refusée à tout commentaire.

Sir Ivor Roberts a fait ce commentaire dimanche au cours d'un séminaire italo-britanique organisé par le British Council à Pontignano, près de Sienne, devant un aréopage de responsables.

Ses propos ont été rapportés aux médias malgré la règle dite de "Chatham House", qui veut que les propos prononcés dans ce type de réunions ne soient pas attribuables.

Le journaliste italien Giuliano Ferrara, directeur du quotidien Il Foglio et ancien porte-parole de Silvio Berlusconi, a dénoncé lundi la prise de position de Sir Ivor Roberts dans une lettre ouverte dans laquelle il décline une invitation à dîner de l'ambassadeur du Royaume-Uni.

"J'aurais eu grand plaisir à participer à ce dîner. Mais dès lors que vous considérez le président des Etats-Unis comme le plus efficace sergent recruteur d'Al-Qaida, ce dîner serait une perte de temps et une imposture. Je préfère dîner avec Loïk Hennekinne, qui représente loyalement à Rome le président français Jacques Chirac", lui a-t-il annoncé.

Le gouvernement italien dirigé par Silvio Berlusconi se veut l'un des plus fidèles alliés des Etats-Unis en Europe et a envoyé 3 000 militaires en Irak.

Très américanophile, Giuliano Ferrara a publiquement fustigé dans ses articles l'opposition du président français à l'intervention anglo-américaine en Irak et, dans un récent éditorial titré "Francophobie", il a recommandé au gouvernement italien de "faire tout le contraire de ce que veulent les Français".

Cette polémique intervient alors que l'Italie est toujours sans nouvelle des bénévoles Simona Torreta et Simona Pari, enlevées le 7 septembre à Bagdad dans les locaux d'une ONG pacifiste pour laquelle elles travaillaient.

Avec AFP